Bilan du Colloque sur

la désobéissance civile

 

Les 17 et 18 mars 2006, s'est tenu le colloque sur la désobéissance civile à Lyon. Organisé par le MAN de Lyon et la Confédération Paysanne, ce colloque était soutenu par le journal Silence et Non-Violence XXI. Plus de 150 personnes y ont assisté, la salle était bien remplie avec un public d'horizon et d'âge variés. En absence de José Bové qui soutenait un projet colombien, nous avons eu un message de sa part.

L'intervention de Anna Massina a porté sur son évolution de "bonne petite fille catholique" qui a appris à se taire et à obéir et qui est devenu animatrice des Faucheurs Volontaires au sein de la CANVA ; elle souhaite diffuser l'idée qu'il faut apprendre à désobéir. Jean-Marie Muller a rappelé les principes de base de la désobéissance civile et de la non-violence : l'importance de la loi dans la société, l'échange de l'obéissance du citoyen contre la sécurité de l'état. Mais aussi, la différence entre le légal et le légitime, et le fait que le citoyen doit agir de manière autonome et responsable. Dans l'action de désobéissance civile, ce n'est pas la motivation morale qui est moteur de l'action mais l'objectif politique. Il y a toujours une relation à trois dans un conflit, entre le pouvoir, les désobéissants et l'opinion publique qu'il faut rallier à la cause. Gérard Leras, faucheur et responsable politique chez les Verts, a rappelé la part de doute qui existe dans les décisions collectives, mais aussi individuelles, lorsqu'il faut franchir le pas de la désobéissance civile. A travers son expérience des actions contre l'autoroute A51 (Grenoble - Sisteron), il a acquis la certitude que les combats ne peuvent être gagnés que parla non-violence.

Le débat a abordé la lutte en Palestine et les projets d'actions contre le nucléaire militaire.

La journée de samedi a commencé par un savant exposé de Alain Réfalo, président du Centre de Ressources sur la Non-violence de Midi-Pyrénés sur les sources de la désobéissance civile d'Antigone à Henri David Thoreau en passant par La Béotie. Jean-Marie Muller a exposé comment la désobéissance civile s'inscrit dans une stratégie d'action non-violente : prendre un objectif limité et atteignable, qui permet de mobiliser l'opinion publique, pour faire changer la loi. L'avocat François Roux a montré comment les actions de désobéissance civile modifient la jurisprudence ; en effet, certains tribunaux reconnaissent la légitimité de la désobéissance civile au nom de la notion d'état de nécessité.

 

Les ateliers ont abordés les thèmes suivants : la responsabilité du citoyen en démocratie avec le témoignage d'un élu politique et l'association basque les Démos, les actions pour les droits de la terre avec des faucheurs d'OGM, les actions pour les droits du citoyen avec le Droit au Logement, les Déboulonneurs et le réseau Education sans frontière, les actions contre le nucléaire et la militarisation avec le CDRPC, Greenpeace et le réseau Sortir du Nucléaire. Les échanges et les partages d'expérience ont permis à de nombreuses personnes de prendre la parole au cours de ces ateliers très interactifs. Tous les textes du colloque seront disponibles sur commande dans quelques temps.

 

Ce colloque fut une belle réussite ; au niveau matériel, l'organisation a été bien prise en charge par les uns et les autres. Le repas de samedi midi, préparé par une association d'insertion locale, a été apprécié.

 

Yvette BAILLY Avril 2006

Mouvement pour une Alternative Non-violente